Sophie à la Fac

En partenariat avec l’ Université de Nantes, un philosophe reconnu intervient sur le campus Tertre pour exposer, débattre et échanger sur des sujets d’actualités en rapport avec le thème des Rencontres de Sophie.

Bernard Sève est professeur émérite en esthétique et philosophie de l’art à l’Université de Lille. Il travaille principalement en philosophie de la musique (L’Altération musicale, ou ce que la musique apprend au philosophe, Seuil, 2002 et 2013 ; L’Instrument de musique, une étude philosophique, Seuil, 2013, ainsi que de nombreux articles). Il est également l’auteur d’un ouvrage sur l’usage des listes (De Haut en bas, philosophie des listes, Seuil, 2010), et travaille par ailleurs sur la pensée de Montaigne (Montaigne, des règles pour l’esprit, PUF, 2008, et de nombreux articles).

Jeudi 16 mars. 12h30-14h, Université de Nantes. Campus Tertre

Conférence de Bernard Sève :

« Trois concepts de la beauté artistique »

Présentation : Le concept de beauté n’est pas le seul que nous employons pour caractériser certains objets naturels (une belle fleur) ou certains produits artistiques (un bel opéra) ; d’autres mots sont aussi utiles, comme joli, sublime, gracieux, pathétique, etc. Mais « beauté » a assurément un privilège, comme s’il exprimait au mieux le cœur de nos expériences esthétiques.
Ce concept n’est cependant pas aussi simple que sa popularité pourrait le laisser croire. Une musique est-elle belle au même sens qu’un statue l’est ? Ce n’est pas certain, les types de plaisir ou d’émotion esthétique suscités par ces objets étant assez différents.
Trois concepts différents de la beauté me paraissent pouvoir être dégagés, selon qu’on parle de beauté picturale, de beauté poétique ou de beauté musicale. Il n’est pas pertinent de vouloir réduire la diversité de ces sens, en pensant par exemple toute beauté artistique sur le modèle de la beauté picturale ou de la beauté poétique. La distinction de ces trois concepts n’empêche néanmoins pas une nécessaire souplesse dans leur usage, la souplesse n’étant pas ici facilitée, mais prise en compte du fait que les arts ne sont pas des réalités étanches.

 

Lieu : Amphi 1, Bâtiment Censive, Campus Tertre
Conférence gratuite et ouverte à tous, étudiants et enseignants du pôle Tertre.
Organisée par le Département de Philosophie de l’Université de Nantes et Philosophia.
Responsable de projet : Agnès Grivaux, Maître de conférences, Philosophie allemande, philosophie générale, Théorie critique. 
 
Programme complet des Rencontres de Sophie 2023 « La beauté » http://www.philosophia.fr

Vendredi 25 mars 2022 à 12h30 à l’Université de Nantes
Le peuple existe-t-il ?


Conférence de Jacques Rancière

Présentation : Sous le nom de peuple on a coutume de désigner des choses bien différentes: une population saisie dans son ensemble (le peuple français), une partie de cette population (le peuple contre les élites), un sujet politique identifié par ses performances (le peuple électoral qui a tranché ou le peuple en colère qui descend dans la rue). Qu’est-ce qui permet de ramener ces significations à une même notion et un même sujet? Ne faut-il pas penser plutôt que le peuple n’existe pas mais seulement des formes de peuple qui sont toujours l’objet d’inventions et de luttes singulières?

Présentation de l’intervenant : Né à Alger en 1940, Jacques Rancière a enseigné de 1968 à 2000 au département de Philosophie de l’Université Paris VIII, ainsi qu’à l’European Graduate School et dans diverses universités américaines. Il est notamment l’auteur, aux éditions La Fabrique, des ouvrages suivants : Les trente inglorieuses (2022); Les mots et les torts (2021); Les temps modernes (2018); En quel temps vivons-nous? (2017); La Haine de la démocratie (2005); Le partage du sensible (2000).

Jacques Rancière

Le 6 février 2020

 

Francis Wolff  

 

« La nature en l’homme et la nature hors de l’homme »

 

 

En avant-première des Rencontres de Sophie des 7-9 février 2020 au Lieu Unique de Nantes

Francis Wolff est professeur émérite de philosophie à l’École Normale Supérieure. Connu pour ses travaux sur la pensée ancienne, il construit depuis une vingtaine d’années une oeuvre personnelle au croisement de l’ontologie et de l’anthropologie et portant sur l’essence de l’humain. Sa trilogie sur l’humanité est composée de Notre humanité. D’Aristote aux neurosciences (Fayard, 2010), Trois utopies contemporaines (Fayard, 2017) et Plaidoyer pour l’universel. Fonder l’humanisme (Fayard, 2019). Il a aussi publié sur l’amour (Il n’y a pas d’amour parfait, Fayard 2016), et la musique (Pourquoi la musique ? Fayard, 2015, Hachette Pluriel, 2019).

Présentation :

Nul ne conteste aujourd’hui que l’homme est un être naturel. Homo sapiens est soumis aux mêmes lois de l’évolution des espèces et de l’adaptation à son environnement que les autres vivants. Faut-il en conclure qu’il est un « animal comme les autres » ? Ne serait-ce pas ce que nous enseigne « la science » ? Mais si la science le dit, c’est la preuve que l’être humain n’est pas un animal comme les autres puisqu’il est capable d’accéder à un mode de connaissance qui le hausse au-dessus de la nature : la science. Et si nous devons bien traiter les autres animaux, c’est encore la preuve que nous ne sommes pas des animaux comme les autres puisque nous sommes capables d’obéir à des normes qui nous distinguent des autres animaux : la moralité. L’être humain est donc un être naturel bien singulier.
Deux questions se posent alors et elles sont liées : qu’est-ce qui différencie l’homme comme être naturel du reste de la nature ? Et quelle valeur doit-il accorder à la nature hors de lui puisqu’il n’est pas hors d’elle ?

 

 
JEUDI 6 FÉVRIER 2020 13h – 14h30
Amphi 1, Bâtiment Censive, Campus Tertre
Conférence gratuite et ouverte à tous, étudiants et enseignants du pôle Tertre.
Organisée par le Département de Philosophie de l’Université de Nantes et Philosophia.
 
Programme complet sur : http://www.philosophia.fr

Le vendredi 16 mars 2018

En avant-première des Rencontres de Sophie (24 au 26 mars 2018 à Nantes)

Ivan Jablonka : « Écrire du vrai »

Présentation : Comment dire du vrai dans un monde saturé de pub et de com, de fake news et demi-vérités ? Autrement dit, comment faire pour que les sciences humaines vivent (ou plutôt survivent) dans le monde qui est le nôtre ? La modernisation des sciences humaines consiste à réfléchir, collectivement et expérimentalement, aux nouvelles formes littéraires, éditoriales et médiatiques que pourrait prendre, demain, la compréhension des sociétés. On peut aller à la rencontre du public, décloisonner les disciplines, favoriser la rencontre entre histoire et littérature, sociologie et cinéma, sans jamais transiger sur la rigueur intellectuelle. C’est ainsi qu’on peut inventer des nouvelles formes pour dire – et écrire – des choses vraies.

Présentation de l’intervenant : Ancien élève de l’École normale supérieure, éditeur et écrivain, Ivan Jablonka est professeur d’histoire à l’université Paris 13. Il est rédacteur en chef de la revue laviedesidees.fr et codirecteur de la collection « La République des Idées » aux Éditions du Seuil. Il a notamment publié : Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus et Laëtitia ou la fin des hommes (Prix Médicis 2016).

Lieu : Amphi 2 du Tertre, Université de Nantes (dans les limites des places disponibles)

Horaire : 12h30

Renseignements : Direction de communication et relation presse …/…

Le 13 février 2014

Marcel Gauchet : « Liberté et pouvoir »

Présentation : Il paraissait aller de soi que la liberté des personnes se prolongeait  dans le pouvoir des peuples. L’évolution des démocraties libérales  impose à cet égard une révision déchirante. Et si les libertés avaient  pour effet de nous priver de pouvoir ? » En avant-première des Rencontres de Sophie (14 au 16 février 2014 à Nantes), Marcel Gauchet a donné une conférence exceptionnelle organisée par l’association Philosophia et l’Université de Nantes (Direction culture et initiatives), en partenariat avec le Théâtre universitaire, sur le thème « Liberté et pouvoir ».

Présentation de l’intervenant :  Philosophe et historien, Marcel Gauchet est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, au Centre de recherches politiques Raymond-Aron. Il est également le rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard) fondée en 1980 avec Pierre Nora.

Le 7 février 2013
Jean-Luc Nancy : « Le corps, dehors »

Présentation : Le corps, c’est dehors. Il n’y a pas « dedans » du corps, ou bien c’est un autre dehors. Mais dehors sans dedans, cela a-t-il un sens ? Peut-être pas, mais si au lieu d’avoir du sens c’était le sens même ?

Présentation de l’intervenant : Philosophe, ou « penseur » comme il préfère se défnir, Jean-Luc Nancy inscrit le dialogue avec d’autres pratiques au centre de sa démarche intelectuelle. « Je suis de plus en plus ouvert à la possibilité de me frotter à ces façons différentes de créer du sens, de me livrer à l’expérimentation, à l’improvisation (…) je veux être mené au bord d’autres écritures. » Il collabore par exemple avec la chorégraphe, Mahilde Monnier, pour l’écriture de Allitérations autour d’un questionnement sur la place particulière de la danse parmi les arts, en tant que champ de la réinvention permanente.

Jean-Luc Nancy

Le 9 février 2012
Emmanuel Terray : « L’hystérie politique. Ses causes et ses effets. »

Présentation : L’hystérie politique est la réaction collective de certaines nations devant des situations qu’elles sont incapables de maîtriser. Elle se traduit par l’avènement d’une vision déformée de la réalité, et par l’essor d’interprétations fondées sur une version socialisée du délire de la persécution. Comme l’expérience historique le montre, elle conduit d’ordinaire aux pires catastrophes.

Présentation de l’intervenant : Emmanuel Terray (né en 1935) est un anthropologue français et un militant politique, maoïste dans les années 1960-1970 puis luttant pour la cause des travailleurs clandestins dans les années 1990 et 2000.

Le 24 février 2011

Pierre Rosanvallon : « Refaire l’égalité »

Présentation : Il paraissait aller de soi que la liberté des personnes se prolongeait  dans le pouvoir des peuples. L’évolution des démocraties libérales  impose à cet égard une révision déchirante. Et si les libertés avaient  pour effet de nous priver de pouvoir ? L’idée d’égalité est aujourd’hui en panne dans notre société. Comment la reformuler pour lui donner un nouvel élan? Pour répondre à cette question, Pierre Rosanvallon propose de distinguer théorie de la justice distributive et philosophie de l’égalité. Il montre qu’il faut partir d’une définition de l’égalité comme relation sociale pour refonder un impératif plus exigeant de solidarité et surmonter la crise de l’Etat fiscal-redistributeur.

Présentation de l’intervenant :  Historien et intellectuel français, Pierre Rosanvallon occupe depuis 2001 la chaire d’histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France tout en demeurant directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Pierre Rosanvallon travaille sur l’histoire de la démocratie, et du modèle politique français, et sur le rôle de l’État et la question de la justice sociale dans les sociétés contemporaines

Le 4 février 2010
T. Todorov : « Barbarie et civilisation »

Présentation :  A l’origine, le mot « barbare » a un double sens : il désigne aussi bien les étrangers (les non Grecs) que les êtres sauvages, ignorant des lois, se comportant de manière cruelle et violente. On peut remonter de là à un sens plus général, et encore pertinent aujourd’hui : est barbare celui qui ne reconnaît pas la pleine humanité des autres. Réciproquement, est civilisé non celui qui a lu beaucoup de livres, mais celui qui reconnaît pleinement cette humanité, même quand les autres sont différents de soi. Mais si la civilisation est une valeur universelle, les cultures, elles, sont plurielles. Leurs grandes caractéristiques sont d’être imposées plutôt que d’être choisies, de coexister aisément tant dans un individu que dans une société, et d’être en transformation constante. Il ne faut confondre la culture ni avec l’appartenance civique, ni avec un système de valeurs librement choisi (convictions politiques ou morales ou philosophiques). La cohabitation de ces diverses appartenances collectives peut créer des tensions, mais celles-ci ne sont pas insurmontables.

Présentation de l’intervenant :  Tzvetan Todorov, né le 1er mars 1939 à Sofia et mort le 7 février 2017 à Paris, est un critique littéraire, sémiologue, historien des idées et essayiste français d’origine bulgare.